Dansles plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Colloque sentimental (Paul Verlaine - 1869) Tristesse (Alfred de Musset - 1850) Charles Baudelaire (1821-1866) Recueil : Les Fleurs du Mal (1857) -- Tableaux parisiens Les Dansles plis sinueux des vieilles capitales: Fantastique : 2010: En plein coeur de la nuit (I’m Calling the Police) Contemporaine : 2009: Le jardin d'Ă©picure: Psychologie : 2009: Adieu Zanzibar: Contemporaine : 2008: L'Amour Adverbe (Adverbs) Romance : 2008: Vasilsca: Contemporaine : 2007: VĂ©nus et Adam. Date de sortie : 1er janvier 2007. Drame Policier: Dansune rue de Paris, prĂšs de chez Claude-HĂ©lĂšne et de TĂ©rence, couple ordinaire, des travaux rĂ©vĂšlent un mur noir. Claude-HĂ©lĂšne connaĂźt ce mur, elle l'a conçu alors qu'elle voulait devenir artiste pour garder MikhaĂŻl qui voulait la quitter. Partout dans la citĂ©, des dĂ©lits artistiques se produisent, la police enquĂȘte. Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd. À Victor Hugo I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponine ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par les bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l’eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s’étonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. — Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d’un enfant ? La Mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d’un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j’entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S’en va tout doucement vers un nouveau berceau ; A moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l’aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l’ouvrier varie La forme de la boĂźte oĂč l’on met tous ces corps. — Ces yeux sont des puits faits d’un million de larmes, Des creusets qu’un mĂ©tal refroidi pailleta
 Ces yeux mystĂ©rieux ont d’invincibles charmes Pour celui que l’austĂšre Infortune allaita ! II De Frascati dĂ©funt Vestale enamourĂ©e ; PrĂȘtresse de Thalie, hĂ©las ! dont le souffleur EnterrĂ© sait le nom ; cĂ©lĂšbre Ă©vaporĂ©e Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m’enivrent ; mais parmi ces ĂȘtres frĂȘles Il en est qui, faisant de la douleur un miel Ont dit au DĂ©vouement qui leur prĂȘtait ses ailes Hippogriffe puissant, mĂšne-moi jusqu’au ciel ! L’une, par sa patrie au malheur exercĂ©e, L’autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs, L’autre, par son enfant Madone transpercĂ©e, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III Ah ! que j’en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, Ă  l’heure oĂč le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s’asseyait Ă  l’écart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d’or oĂč l’on se sent revivre, Versent quelque hĂ©roĂŻsme au cƓur des citadins. Celle-lĂ , droite encor, fiĂšre et sentant la rĂšgle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son Ɠil parfois s’ouvrait comme l’Ɠil d’un vieil aigle ; Son front de marbre avait l’air fait pour le laurier ! IV Telles vous cheminez, stoĂŻques et sans plaintes, A travers le chaos des vivantes citĂ©s, MĂšres au cƓur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous Ă©taient citĂ©s. Vous qui fĂ»tes la grĂące ou qui fĂ»tes la gloire, Nul ne vous reconnaĂźt ! un ivrogne incivil Vous insulte en passant d’un amour dĂ©risoire ; Sur vos talons gambade un enfant lĂąche et vil. Honteuses d’exister, ombres ratatinĂ©es, Peureuses, le dos bas, vous cĂŽtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, Ă©tranges destinĂ©es ! DĂ©bris d’humanitĂ© pour l’éternitĂ© mĂ»rs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, L’Ɠil inquiet, fixĂ© sur vos pas incertains, Tout comme si j’étais votre pĂšre, ĂŽ merveille ! Je goĂ»te Ă  votre insu des plaisirs clandestins Je vois s’épanouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon cƓur multipliĂ© jouit de tous vos vices ! Mon Ăąme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! ma famille ! ĂŽ cerveaux congĂ©nĂšres ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! OĂč serez-vous demain, Èves octogĂ©naires, Sur qui pĂšse la griffe effroyable de Dieu ? Les Fleurs du Mal, 1857. Charles Baudelaire Avec la parution de ses Fleurs du Mal, en 1857, Baudelaire Ă©cope d'un procĂšs pour atteinte aux bonnes mƓurs. Il sera condamnĂ© Ă  payer une amende de 300 francs et contraint de retirer six ... [+] À VICTOR HUGOIDans les plis sinueux des vieilles capitales,OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements,Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales,Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes,Éponine ou LaĂŻs ! – Monstres brisĂ©s, bossusOu tordus, aimons-les ! ce sont encor des des jupons trouĂ©s et sous de froids tissusIls rampent, flagellĂ©s par les bises iniques,FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus,Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques,Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ;Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ;Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettesOĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©sQu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,Luisants comme ces trous oĂč l’eau dort dans la nuit ;Ils ont les yeux divins de la petite filleQui s’étonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit.– Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieillesSont presque aussi petits que celui d’un enfant ?La Mort savante met dans ces biĂšres pareillesUn symbole d’un goĂ»t bizarre et captivant,Et lorsque j’entrevois un fantĂŽme dĂ©bileTraversant de Paris le fourmillant tableau,Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragileS’en va tout doucement vers un nouveau berceau ;À moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie,Je ne cherche, Ă  l’aspect de ces membres discords,Combien de fois il faut que l’ouvrier varieLa forme de la boĂźte oĂč l’on met tous ces corps.– Ces yeux sont des puits faits d’un million de larmes,Des creusets qu’un mĂ©tal refroidi pailleta...Ces yeux mystĂ©rieux ont d’invincibles charmesPour celui que l’austĂšre Infortune allaita ! IIDe l’ancien Frascati Vestale enamourĂ©e ;PrĂȘtresse de Thalie, hĂ©las ! dont le souffleurDĂ©funt, seul, sait le nom ; cĂ©lĂšbre Ă©vaporĂ©eQue Tivoli jadis ombragea dans sa fleur,Toutes m’enivrent ! mais parmi ces ĂȘtres frĂȘlesIl en est qui, faisant de la douleur un miel,Ont dit au DĂ©vouement qui leur prĂȘtait ses ailes Hippogriffe puissant, mĂšne-moi jusqu’au ciel ! »L’une, par sa patrie au malheur exercĂ©e,L’autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs,L’autre, par son enfant Madone transpercĂ©e,Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs !IIIAh ! que j’en ai suivi, de ces petites vieilles !Une, entre autres, Ă  l’heure oĂč le soleil tombantEnsanglante le ciel de blessures vermeilles,Pensive, s’asseyait Ă  l’écart sur un banc,Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre,Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d’or oĂč l’on se sent revivre,Versent quelque hĂ©roĂŻsme au cƓur des droite encor, fiĂšre et sentant la rĂšgle,Humait avidement ce chant vif et guerrier ;Son Ɠil parfois s’ouvrait comme l’Ɠil d’un vieil aigle ;Son front de marbre avait l’air fait pour le laurier !IVTelles vous cheminez, stoĂŻques et sans plaintes,À travers le chaos des vivantes citĂ©s,MĂšres au cƓur saignant, courtisanes ou saintes,Dont autrefois les noms par tous Ă©taient qui fĂ»tes la grĂące ou qui fĂ»tes la gloire,Nul ne vous reconnaĂźt ! un ivrogne incivilVous insulte en passant d’un amour dĂ©risoire ;Sur vos talons gambade un enfant lĂąche et d’exister, ombres ratatinĂ©es,Peureuses, le dos bas, vous cĂŽtoyez les murs ;Et nul ne vous salue, Ă©tranges destinĂ©es !DĂ©bris d’humanitĂ© pour l’éternitĂ© mĂ»rs !Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille,L’Ɠil inquiet, fixĂ© sur vos pas incertains, Tout comme si j’étais votre pĂšre, ĂŽ merveille !Je goĂ»te Ă  votre insu des plaisirs clandestins Je vois s’épanouir vos passions novices ;Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ;Mon cƓur multipliĂ© jouit de tous vos vices !Mon Ăąme resplendit de toutes vos vertus !Ruines ! ma famille ! ĂŽ cerveaux congĂ©nĂšres !Je vous fais chaque soir un solennel adieu !OĂč serez-vous demain, Èves octogĂ©naires,Sur qui pĂšse la griffe effroyable de Dieu ? Une rentrĂ©e littĂ©raire de crise ? 646 romans paraissent Ă  l'automne, contre 654 l'an dernier, soit une baisse de 1,2% selon Livres Hebdo. Refusant de se laisser gagner par la morositĂ©, nous avons listĂ© sept romans superlatifs de la rentrĂ©e le plus geek, le plus gourmand, le plus prĂ©sidentiel, le plus long, le plus mathĂ©maticien fou... Les traits saillants de la rentrĂ©e 2012, tels que livrĂ©s par le magazine professionnel Livres Hebdo ? 646 romans annoncĂ©s pour l'automne, dont 426 romans français et Ă  peine 69 premiers romans, chiffres les plus faibles depuis 2002 2001 pour les premiers romans. Prudents, les Ă©diteurs se sont rabattus sur les valeurs sĂ»res et ont limitĂ© les risques. Avant la rentrĂ©e, liste de sept romans français intrigants parce qu'ils sont le plus ... Le plus geek Le thĂšme du premier roman d'AurĂ©lien Bellanger, 32 ans, ancien libraire, a dĂ©jĂ  fait le tour de la Toile. "La thĂ©orie de l'information" Gallimard retrace la rĂ©volution numĂ©rique des quarante derniĂšres annĂ©es, du minitel Ă  Internet. Elle s'inspire, semble-t-il, de la trajectoire fulgurante d'un des rares milliardaires français qui n'ait pas hĂ©ritĂ© sa fortune le vice-prĂ©sident d'Iliad Free, Xavier Niel. "Adolescent solitaire Ă©pris d’informatique", le hĂ©ros du livre, "pornographe amateur, pirate rĂ©cidiviste et investisseur inspirĂ©, deviendra l’un des hommes les plus riches du monde"annonce l'Ă©diteur. Livres Hebdo prĂ©dit un beau destin Ă  ce roman de cinq cents pages, probablement "une des sensations de la rentrĂ©e". Un dĂ©tail encore il y a deux ans, l'auteur avait publiĂ© un essai consacrĂ© Ă  "Houellebecq, Ă©crivain romantique". VoilĂ  qui dĂ©signe un modĂšle, une ambition et une vision du monde ou de la littĂ©rature. Le plus prĂ©sidentiel Laurent Binet sera-t-il le Yasmina Reza de François Hollande ? "Le beau gosse agrĂ©gĂ© de lettres", comme l'avait dĂ©crit ValĂ©rie Trierweiler qui passe pour l'avoir introduit auprĂšs de l'ex-dĂ©putĂ© de CorrĂšze, s'est glissĂ© pendant la campagne dans le "Hollande tour" la cohorte des journalistes qui suivait le candidat socialiste. RĂ©cit-gonzo hautement subjectif de cette accession au pouvoir, "Rien ne se passe comme prĂ©vu" repose sur un insoutenable suspense "l'auteur, qui observe jour aprĂšs jour l'altĂ©ration de sa subjectivitĂ©, va-t-il finalement se convertir Ă  la sociale-dĂ©mocratie et voter Hollande ou tenter le diable, oublier 2002 et voter MĂ©lenchon ?" Grasset, qui va soigner la sortie, compte dĂ©crocher le gros lot comme l'avait fait Flammarion avec "L'Aube le soir ou la nuit". Ce court texte de Yasmina Reza sur la conquĂȘte de l'ElysĂ©e par Nicolas Sarkozy avait Ă©tĂ© un des best-sellers de 2007. Le plus long - et le plus emballant ? 1770 pages, diantre ! De quoi rivaliser avec la fibre feuilletonniste d'un Alexandre Dumas ou d'un EugĂšne Sue payĂ©s Ă  la ligne. Le plus long roman de la rentrĂ©e, "Dans les plis sinueux des vielles capitales" de Sylvie Taussig, est publiĂ© chez Galaade, petite maison de qualitĂ©. Comment justifie-t-elle un choix si hardi ? "Il s'agit d'un roman qu'on avait dans les bagages depuis cinq ans", s'enthousiasme-t-on chez l'Ă©diteur. "C'est une oeuvre monstre oĂč tout se rejoint, et une Ă©criture singuliĂšre". NĂ©e en 1969, l'auteur, traductrice de la philosophe Hannah Arendt, fait de la recherche au CNRS. Au critique paresseux, Galaade envoie un emballant "livret avec le synopsis", qui donne furieusement envie de plonger dans ce roman tentaculaire sur Paris, ville monde et citĂ© millĂ©naire. Le plus mathĂ©maticien "Albert Einstein aimait Ă  dire "je ne vais Ă  mon bureau que pour avoir le privilĂ©ge de rentrer Ă  pied avec Kurt Gödel" quatriĂšme de couverture. SignĂ© Yannick Grannec, "La dĂ©esse des petites victoires" raconte, par la voix de sa femme Anna, l'histoire de ce mathĂ©maticien et logicien de gĂ©nie 1906-1978 qui avait fui l'Autriche aprĂšs l'annexion nazie, pour rejoindre les Etats-Unis. DĂ©pressif, paranoĂŻaque, inapte Ă  la vie quotidienne, il fut Ă  deux doigts d'expliquer au juge chargĂ© de sa naturalisation qu'il avait trouvĂ© une faille logique dans la Constitution amĂ©ricaine permettant de transformer lĂ©galement le pays en dictature. La figure exceptionnelle de celui qui fut surnommĂ©, enfant, "Herr Warum" Monsieur pourquoi avait dĂ©jĂ  inspirĂ© des livres de haut vol comme Gödel, Escher et Bach, les brins d'une guirlande Ă©ternelle. L'on se rĂ©jouit qu'un roman grand public puisse enfin populariser cette vie hors du commun dans un siĂšcle tourmentĂ©. Le plus gourmand "Retrouvailles Ă  l'appartement de Flore. Elle me prĂ©pare des encornets avec un joli vin blanc. C'est vif. Rien de plus troublant qu'un plat fait maison. Prenez et mangez, ceci est mon corps." VoilĂ  un extrait de roman qui met autant en appĂ©tit que son titre coquin "Dans ma bouche", Flammarion. Quoi de plus normal puisque l'auteur s'appelle François Simon, critique gastronomique rĂ©putĂ© du "Figaro" ? Au menu de son roman, Ă©motions culinaires et conquĂȘtes fĂ©minines, de Bretagne au Japon et de Paris Ă  Hong Kong. Il faudra attendre la mi-septembre -date de sa sortie- pour juger si l'oeuvre est poivrĂ©e, suave ou fondante. Le plus fantastique Linda LĂȘ, une des plus belles Ă©critures de la littĂ©rature française, revient Ă  la rentrĂ©e 2012 avec "Lames de fond" chez Christian Bourgois. Un roman hantĂ© par les thĂšmes habituels de l'Ă©crivain l'amour, l'immigration, l'altĂ©ritĂ©, le poids de la langue. "Je n'ai jamais Ă©tĂ© bavard de mon vivant. Maintenant que je suis dans un cercueil, j'ai toute envie de soliloquer." Ainsi commence le livre et le rĂ©cit de Van, immigrĂ© vietnamien qui se souvient, du fond de son cercueil, de sa derniĂšre annĂ©e d'exil en France. DĂšs "Les Ă©vangiles du crime", coup de maĂźtre publiĂ© Ă  moins de trente ans, en 1992, Linda LĂȘ a soudĂ© autour d'elle une secte d'adorateurs. Ce public conquis devrait, une fois de plus, ĂȘtre fidĂšle au rendez-vous. Le plus habituel C'est devenu un rituel AmĂ©lie Nothomb scelle le 23 aoĂ»t la rentrĂ©e littĂ©raire avec son roman annuel, le 21e en deux dĂ©cennies. Celui-ci s'intitule "Barbe Bleue", réécriture de son "conte de fĂ©es prĂ©fĂ©rĂ©", a-t-elle confiĂ© Ă  Livres Hebdo. La surdouĂ©e cĂ©rĂ©brale a-t-elle mis un peu de chair autour du sang annoncĂ© ? 2012, bon ou mauvais cru, vingt ans aprĂšs "HygiĂšne de l'assassin" ? Les pour et les contre s'Ă©charperont, mais Albin Michel parie comme d'habitude sur un best-seller tirage de dĂ©part Ă  exemplaires signĂ© du plus rentable de ses auteurs. Que pĂšse la critique quand le public a tranchĂ©, avec quinze millions d'exemplaires vendus en France depuis vingt ans ?

dans les plis sinueux des vieilles capitales